Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Pays Basque est occupé à partir du 27 juin 1940. Mais il est comme en France divisé entre zone occupée et zone libre, bien que cette dernière soit occupée à son tour à partir du 11 novembre 1942.
On parle beaucoup de l’indépendantisme basque, mais cela fait très longtemps qu’il est remis en question. À partir de 824, les Basques font partie du royaume de Navarre, un état médiéval gouverné par une série de monarques. En 1515, une majorité des terres de la Navarre est annexée par la couronne de Castille et rejoint ainsi le territoire qui deviendra plus tard l’Espagne actuelle. Après une période d’indépendance relative, le gouvernement autonome basque est aboli par le gouvernement espagnol de Madrid avec effet dès 1839. Au fil du temps, un mouvement grandissant de nationalisme basque a commencé à revendiquer une unité politique et à s’organiser pour faire du Pays basque une nation séparée. Pendant la guerre civile espagnole, Francisco Franco interdit la langue basque et dépouille le peuple basque de ses droits tout en ordonnant la destruction de la ville basque de Guernica
Les Basques ont terriblement souffert sous le régime franquiste. Face à cette oppression, un groupe de séparatistes basques forme en 1959 l’Euskadi Ta Askatasuna (ETA) qui signifie en français « Pays basque et liberté ». Elle prône l’indépendantisme basque par tous les moyens : front politique, front culturel et lutte armée. S’ensuit plus de cinquante ans d’activités terroristes faisant 829 morts et des milliers de blessés au total, jusqu’à la dissolution de l’organisation en mai 2018.
Entre-temps, l’Espagne a octroyé une relative autonomie économique et politique au Pays basque, elle a également reconnu le caractère séparé de l’identité basque. Bien que la Communauté autonome basque, qui comprend trois provinces basques, jouisse de sa propre identité, il lui manque une capitale : Vitoria-Gasteiz est sa capitale de facto mais sa plus grande ville est Bilbao. Depuis la mort de Franco en 1975, l’Euskara est largement revenu sur le devant de la scène et la plupart des Basques ont mis un terme à leur demande de nation complètement autonome.
Ce n’est pas le cas en revanche d’un autre groupe ethnique espagnol, les Catalans, dont le référendum d’indépendance tenu en 2017 a été jugé illégal par le gouvernement espagnol qui a par la suite décidé de suspendre l’autonomie de la région et d’incarcérer les leaders du mouvement. Récemment, les lourdes peines de prison prononcées à l’encontre de neuf de ces leaders ont redonné du souffle aux protestations qui se sont emparées de la ville de Barcelone et soulèvent de nombreuses questions quant à l’avenir politique de l’Espagne.