Les élèves de 6ème et une partie de la classe de 5ème ont  joué quelques extraits des Suppliantes d’Eschyle.

Ce texte date 465 avant J-C environ, et pourtant il s’agit d’un texte résolument d’actualité, pour plusieurs raisons : la première est liée à toutes les dramatiques problématiques vécues par les demandeurs d’asile. Ils traversent la mer pour fuir leur pays en guerre et espérer devenir des citoyens dans une nouvelle terre. 

La deuxième raison, qui a fait parler d’elle récemment suite à une représentation de cette tragédie à la Sorbonne, et qui a été par la suite annulée, nous pousse à nous questionner sur les façons de représenter l’étranger : il est en effet nécessaire de montrer le visage noir sans tabou, visage d’un homme libre possédant les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres. Et il s’agit aussi de comprendre et de respecter les codes esthétiques de la tragédie grecque. Cette antinomie apparente nécessite des débats : comment représenter l’étranger sans lui faire offense tout en respectant les codes de la tragédie grecque ?

Ce défi esthétique et philosophique est porteur de créativité. Les élèves de 6e s’inspirent de l’acteur grec, dont le nom grec est hypocrités, celui qui répond, qui peut modifier son apparence, interpréter le rôle d’une femme, d’un vieillard, d’un enfant. L’acteur antique s’efface totalement derrière son rôle, même physiquement : le masque cache son visage et déforme sa voix, et peut permettre à un acteur de tenir dans la même pièce plusieurs rôles. 

Les élèves de 6ème ont eu, grâce à cette pièce, un aperçu de leur année de 5ème et de l’enseignement de Grec, tandis que la classe de 5ème, ont pu donner vie et voix à ce qu’ils ont étudié pendant ces derniers mois d’école et rythmer une partie de la pièce en lisant le Grec. 

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